De son diplôme en Géoéconomie et gestion des risques à IRIS Sup’, à son poste de consultante en due diligence à l’ADIT, Rim Dakir revient sur son parcours et sur ce qui l’a conduite vers le secteur de l’intelligence économique.
Vous êtes consultante en due diligence à l’ADIT depuis un an et demi. Pouvez-vous nous décrire cette agence ? Quelles sont vos principales missions ?
L’ADIT est un leader européen en intelligence stratégique, actif dans l’intelligence économique, que ce soit sur des questions de compliance comme les questions un peu plus larges de risques, notamment dans le domaine de la sécurité des affaires.
Mes principales missions sont d’accompagner les entreprises qui désirent s’implanter à l’étranger ou se développer en France, et de sécuriser au mieux cette activité tout en étant en conformité avec les réglementations internationales type FCPA (Foreign Corrupt Practices Act) ou OFAC (Office of Foreign Assets Control), ou en France avec la loi Sapin II. Le but premier est de faire en sorte que la société puisse avoir un environnement compliant qui soit à son niveau maximum. Mon activité de consultante est axée d’une part sur la détection de fraudes liées aux transactions commerciales ou capitalistiques et d’autre part sur la surveillance du respect de l’éthique des affaires et de l’honorabilité des partenaires commerciaux du client qui m’a été confié. Le but est d’éviter les comportements frauduleux de ses partenaires commerciaux pour que la société ne soit pas sanctionnée par des amendes, que ce soit en France ou à l’étranger.
Quelles compétences avez-vous développées dans ce métier ?
Ce sont des compétences essentiellement axées sur tout ce qui est de l’ordre de la compliance. Il s’agit d’un métier assez complexe : la compliance, c’est-à-dire la théorie (toutes les lois internationales ou françaises présentes dans ce domaine), accompagne la Due diligence, c’est-à-dire le support technique. C’est ce qui permet de donner notre expertise sur l’aspect KYC (Know Your Client) : à qui a-t-on affaire ? notre client est-il solvable ? peut-il mener un partenariat de court, moyen ou long terme ? quel est son degré d’honorabilité ?, etc.
Ces compétences sont mises en pratique tous les jours et nous permettent d’affiner notre analyse, d’anticiper, d’alerter sur des situations mal engagées ou sources de risques importants. C’est un métier mouvant où l’on apprend tous les jours.
Vous avez eu des expériences dans d’autres cabinets de conseil avant l’ADIT. Quels atouts ces expériences vous ont-elles apportés et comment s’est formé votre parcours professionnel ?
J’ai eu des expériences dans deux cabinets, Risk&Co et TERR(o)RISC.
Ma première expérience s’est faite à TERR(o)RISC lors de ma première année à IRIS Sup’, au cours de laquelle j’ai découvert l’évaluation sécuritaire et politique et l’intelligence économique. Ces deux aspects combinés m’ont donné envie d’aller plus loin dans cette discipline mal connue, car cette approche permet d’être confronté à différents aspects du développement commercial et international d’une société. Cette expérience a été une révélation pour moi.
J’ai par la suite réalisé un stage à Risk&Co durant ma seconde année d’étude à IRIS Sup’ qui a débouché sur un CDD à la fin de mon stage. Ma fonction était consultante chargée de l’évaluation sécuritaire et politique de la zone MENA. Ma valeur ajoutée était clairement le fait que j’étais arabophone. Cela m’a permis, et me permet encore aujourd’hui, d’aller au-delà des informations relayées dans la presse. La zone MENA est particulière, et il faut réellement en connaître les rouages pour pouvoir comprendre sa complexité et la mettre en perspective.
Cet atout m’a ensuite permis d’intégrer l’ADIT, en tant que chargée des dossiers de due diligence sur la zone MENA ; j’ai ensuite exprimé mon envie de développer mes compétences sur l’Afrique. Aujourd’hui, j’ai grâce à l’ADIT l’opportunité de continuer à travailler sur les deux aspects qui m’intéressent : l’aspect sécuritaire et l’aspect due diligence. D’autant que le partenariat académique entre IRIS Sup’ et l’ADIT me permet d’enseigner l’évaluation sécuritaire et politique au sein du diplôme Géoéconomie et gestion des risques.
Qu’est-ce qui vous avait poussé à intégrer IRIS Sup’ et sa formation Géoéconomie et gestion des risques ? Que vous a-t-elle apporté ?
J’ai intégré IRIS Sup’ juste après l’obtention de mon bachelor avec l’envie de faire de l’intelligence économique sans vraiment savoir ce que cette discipline regroupait comme activités à ce moment-là. Avec un double bachelor en relations internationales et sciences politiques, la première année à IRIS Sup’ a été un petit peu répétitive, mais elle m’a, avant tout, permis d’intégrer la deuxième année en Géoéconomie et gestions des risques que j’ambitionnais de suivre.
IRIS Sup’ m’a apporté une formation professionnalisante dans le sens où l’on a toujours eu contact avec des enseignants qui viennent du milieu professionnel. Cette approche n’est parfois pas évidente, car le professionnel doit réussir à transmettre ce qu’il fait dans le monde du travail à des étudiants qui n’ont parfois pas le recul nécessaire pour réussir à cueillir le message que veut nous transmettre le professeur. Mais l’expérience a été très bonne et m’a très vite poussée à me confronter au monde du travail. Cela m’a permis de développer mes envies et mes compétences.
Quels souvenirs gardez-vous d’IRIS Sup’ ? Êtes-vous restée en contact avec certains camarades de votre promotion ?
J’ai gardé de très bons souvenirs. C’était une ambiance de très bonne camaraderie, très agréable, et les cours étaient très bons. Je suis restée en contact avec certains de mes camarades, avec qui j’ai travaillé ou avec qui je travaille encore aujourd’hui. En deux ans, on a le temps de tisser des liens, et quand on arrive dans le monde du travail on reste en contact parce qu’il y a aussi cet esprit de réseautage qui est très important.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants d’IRIS Sup’ ?
En anglais on dit « think out of the box » et c’est exactement ça : en arrivant à IRIS Sup’, on sort en général d’un parcours très académique avec un esprit très scolaire. Or, à IRIS Sup’, surtout en deuxième année, le but est de sortir de cet esprit-là, d’être capable d’apprendre, mais aussi d’apporter des choses à l’entreprise et au monde professionnel. Ce n’est pas inné, cela s’apprend. Quand on choisit de faire IRIS Sup’, c’est l’objectif. La plupart des enseignants ne sont pas professeurs d’université, ce sont des gens qui font partie du milieu professionnel, ce qui n’a absolument rien à voir avec le monde académique. L’IRIS fait le lien entre ces deux mondes, et pour être opérationnel, il faut être capable d’aller plus loin. Il faut profiter de l’opportunité de faire des stages, idéalement de six mois, car c’est lors de ces expériences que l’on se familiarise avec le monde du travail. L’organisation des cours sur deux jours permet de multiplier les expériences. Pour ma part, j’ai réalisé des stages en alternance avec les cours, et des stages à plein temps de longue durée. J’ai préféré cette dernière expérience qui m’a permis de m’y consacrer pleinement.
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