De son diplôme en Défense, sécurité et gestion de crise à IRIS Sup’ à son poste de responsable de l’Intelligence économique chez Nexter Systems, Maud Antonicelli revient sur son parcours et sur ce qui l’a conduite vers le secteur de l’industrie de la défense.
De quoi s’occupe-t-on quand on est responsable intelligence économique chez Nexter System ?
Je suis en charge des études sectorielles et concurrentielles au sein de la direction de la stratégie de Nexter System, au sein d’un département que l’on nomme « Plan stratégique et portefeuille d’activités ». J’y réalise des études de marché, je suis en charge de la veille concurrentielle, et de cartographier les acteurs sur nos marchés en identifiant leurs forces et faiblesses. Je collecte, j’analyse et je diffuse l’information aux parties prenantes, mais réponds également aux différentes demandes des collaborateurs.
Comment vos journées sont-elles rythmées ?
Le seul aspect récurrent est le traitement et l’analyse de l’information ainsi que la revue de presse analytique. Ma tâche première consiste à consulter les dernières actualités du secteur défense publiées notamment par les entreprises ou par les revues spécialisées. Je suis également l’actualité économique, en particulier celle liée aux entreprises, et évidemment géopolitique. À la tête d’une équipe constituée de deux apprentis et d’un stagiaire, il me faut également dresser avec eux les priorités du jour / de la semaine et les points d’avancements.
Le terrain et la mobilité font-ils partie de votre métier ?
Oui, dans le cadre des salons professionnels de l’armement, entre un et trois par an. Ils se préparent en interne afin d’identifier les besoins, puis lors du salon où je suis au contact des autres industriels.
Le renseignement économique est-il un secteur porteur au regard de la complexité croissante de l’environnement international dans lequel évoluent nombre d’entreprises dont la vôtre ?
Cela va dans le sens de l’information, et plus ça va, mieux c’est. Mais il faut tout de même distinguer le traitement de l’information de sa fiabilité. C’est une dimension sur laquelle il est impératif d’être de plus en plus vigilant, notamment eu égard à la facilité de diffuser une information erronée dans les articles ou sur les blogs. Aussi, la qualité essentielle des personnes recrutées sur ce type de poste est l’aptitude à savoir trier l’information : faire de l’intelligence économique, c’est savoir déceler beaucoup de mal-renseignements ou de dé-renseignements. Le sujet du renseignement économique en tant que tel est vaste et devrait s’inscrire dans un cadre géopolitique pour les gouvernements. Moins pour les entreprises, car, au final, c’est de l’analyse de leur secteur et de leur marché dont elles ont besoin pour déterminer où et comment se positionner.
L’intelligence économique est parfois associée à de l’espionnage industriel. Pouvez-vous nous éclairer sur ces notions ?
Entre les deux, il n’y a vraiment aucun rapport. L’intelligence économique se fait majoritairement à partir de sources ouvertes, donc dans un cadre légal. Cela n’empêche pas d’avoir un réseau personnel qui permet d’obtenir des informations pertinentes ou d’en vérifier d’autres. L’espionnage industriel revient plutôt à aller chercher de l’information là où on n’a pas le droit d’aller en prendre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à intégrer IRIS Sup’ après une licence en « Langues Linguistiques et Civilisations étrangères » et « Langues Etrangères appliquées » ?
J’ai toujours voulu faire des relations internationales. J’ai fait une classe préparatoire que j’ai finalisée en obtenant une licence d’Anglais option métiers de l’international à la Sorbonne. J’ai ensuite voulu rentrer dans le vif du sujet des relations internationales et c’est donc pour cela que j’ai postulé à IRIS Sup’.
Comment vous est venu cet intérêt pour l’industrie de la défense ? Quels ont été les atouts de votre employabilité ?
Mon intérêt pour l’industrie de défense m’a notamment été initié grâce au stage que j’ai effectué lors de ma deuxième année à l’IRIS en tant qu’assistante de recherche sous la direction de Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS. Nous avions réalisé une étude comparative des BITD (base industrielle et technologique de défense) allemande, espagnole et britannique pour le compte de la Direction générale des Armées. J’ai ensuite réalisé mon stage de fin d’études de 6 mois chez Nexter. J’étais donc très employable puisque j’avais acquis de nombreuses connaissances sur le secteur de la défense et ses principaux acteurs. À l’issue de mon stage, l’entreprise m’a proposé un parcours d’intégration afin de découvrir d’autres métiers, ce que j’ai fait pendant quasiment trois ans avant de reprendre la cellule d’intelligence économique.
Quels souvenirs gardez-vous d’IRIS SUP’ ? Êtes-vous resté en contact avec certains camarades de promotion ?
Oui, bien sûr ! Un de mes meilleurs amis s’est même marié avec une de mes camarades de classe, donc on se voit plutôt régulièrement… C’est aussi l’opportunité d’un très bon réseau, car les amis de promotion sont souvent dans notre environnement proche parce que l’on travaille dans des secteurs d’activités assez similaires. J’ai d’ailleurs pu recommander en interne l’un d’entre eux pour un poste chez Nexter Systems.
Un message aux étudiants d’IRIS SUP’ ?
Bien choisir son stage, ne pas faire un stage pour faire un stage, mais le faire pour le contenu, l’activité de l’entreprise, et ce, en cohérence avec ses envies professionnelles. Il ne faut pas non plus avoir peur de multiplier les expériences, qui peuvent sembler être théoriques, mais qui consolident un contenu qui peut être rapidement un critère ou prérequis dans le domaine professionnel. Enfin, il ne faut pas hésiter à choisir des sujets de mémoire dont les enseignements sont susceptibles d’intéresser les entreprises.
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