De son diplôme en Responsable de programmes internationaux à IRIS Sup’ à son poste de directrice Partenariats et Développement chez Empow’Her, Camille Soulier revient sur son parcours et sur ce qui l’a conduit vers le secteur des droits humains.
Vous êtes directrice Partenariats et Développement chez Empow’Her depuis 5 mois. Pouvez-vous décrire cette organisation ? Quelles sont vos principales missions ?
Je travaille en effet en tant que directrice Partenariats et Développement de Empow’Her depuis décembre dernier. Empow’Her est une association française qui œuvre pour la fin de toute discrimination envers les femmes, en France et à l’international, notamment en soutenant leur autonomisation socio-économique à travers l’entrepreneuriat, et lutte également contre les discriminations envers les femmes. Depuis 2013, Empow’Her est intervenue dans une dizaine de pays pour fournir des formations et un appui aux femmes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. Un des objectifs est notamment de sensibiliser à la question de l’égalité femmes-hommes. Au sein de cette organisation, mon travail consiste à gérer les relations partenariales, notamment les partenaires financiers, et à contribuer au développement international de Empow’Her.
Quelles compétences et qualités avez-vous développées au sein de cette organisation ?
L’intérêt pour le droit des femmes est quelque chose qui me passionne depuis toujours et que j’intègre dans ma vie professionnelle ainsi que dans les structures associatives pour lesquelles j’ai travaillé. Même si mes expériences précédentes et mes ressources personnelles m’ont permis d’avoir un bagage sur le sujet, grâce à mon poste actuel j’ai pu développer des connaissances sur la thématique du genre, mais également concernant l’entrepreneuriat social, puisque Empow’Her intervient principalement sur ce volet en France.
Vous travaillez avec des directeurs et partenaires de différents pays. Quelle importance attachez-vous au management interculturel au sein de l’organisation ? Je pense que le terme de « management interculturel » est devenu un concept « à la mode ». En réalité, je ne me pose pas réellement la question de l’interculturalité, car c’est quelque de chose de normal de nos jours, notamment dans le secteur dans lequel j’évolue. Je pense qu’au-delà de la prise en compte des différences dans la manière de travailler de chacun et chacune, la bienveillance est la clé d’un management réussi.
Êtes-vous amenée à aller sur le terrain, notamment pour analyser l’évolution de vos projets d’entrepreneuriat ? C’est important d’être proche du terrain, de garder cette vision du travail qu’on fait, de quelle manière et pour qui. L’objectif n’est pas seulement de lever de fonds pour permettre à des projets de se réaliser, mais plutôt de permettre à des femmes d’être actrices de leur propre empowerment. Je participe ainsi à la mise en œuvre des projets d’accompagnement pour les femmes entrepreneures en France : à travers le programme Women’Act nous soutenons une trentaine de femmes entrepreneures sociales dans le développement de leur leadership et leur posture entrepreneuriale. En ce qui concerne l’international, je vais plutôt intervenir sur des questions d’assistance technique, ce qui m’a par exemple demandé de me rendre il y a trois semaines à l’Oasis, notre centre à Niamey, capitale du Niger.
Comment avez-vous développé ce fort intérêt pour le domaine des droits humains, et spécialement pour le thème de l’égalité des genres ? J’ai toujours été intéressée par la question des droits humains. Cet intérêt s’est développé assez rapidement, par le biais de lectures et activités associatives, notamment en participant à des MUN au lycée qui m’ont permis de connaître le monde des organisations internationales. La question de la liberté d’expression est devenue essentielle pour moi, en tant que base à toute forme de liberté. Par ailleurs, j’ai souffert comme la majorité des femmes de discriminations ou harcèlement sexiste depuis très jeune, et je m’en rendais déjà compte puisque j’ai été élevée dans un environnement féministe. Mon intérêt pour la thématique de l’égalité coule de source.
Vous avez étudié dans différents pays, notamment en Chine et en Écosse. Quels ont été les apports de ces expériences en termes de découverte et d’employabilité ? Pour le développement personnel, le voyage est indispensable. Mon année en Chine, après le lycée, a été très formatrice en termes d’indépendance et pour l’apprentissage des langues. Vivre à l’étranger développe des compétences et permet d’être confronté à des situations nouvelles. J’ai eu de la chance de grandir dans un environnement bilingue puisque j’ai vécu aux États-Unis petite, et j’ai toujours adoré les langues et la linguistique. A mon avis c’est indispensable de pratiquer différentes langues aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous a poussé à intégrer IRIS Sup’ et le diplôme Responsable de programmes internationaux (RPI) ?
Ayant un Master 1 obtenu à l’Université d’Édimbourg en Écosse, je ne souhaitais pas recommencer plusieurs années d’études. Je voulais également sortir du théorique, et le diplôme RPI m’offrait une opportunité de me professionnaliser afin de rentrer rapidement dans la vie active. Toutes les questions d’apprentissage que j’ai étudiées m’aident toujours actuellement, spécialement celles concernant la gestion de projets.
Quels souvenirs gardez-vous d’IRIS Sup’ ? Êtes-vous restée en contact avec certains camarades de votre promotion ?
Oui, je suis restée en contact avec quelques personnes. Il m’arrive de recroiser des anciens étudiants ou anciennes étudiantes ayant intégré les secteurs de l’économie sociale et solidaire, et celui du développement international. J’ai également pris en stage des étudiants et étudiantes d’IRIS Sup’ dans les différents organismes dans lesquels j’ai travaillé. Cela a été un plaisir de leur permettre de découvrir ces domaines précis. Par ailleurs, je garde un bon souvenir d’IRIS Sup’. La possibilité d’effectuer un stage en parallèle du diplôme m’a notamment permis de décrocher mon premier emploi en tant que responsable du bureau des Amériques de Reporters sans frontières.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiants d’IRIS Sup’ ?
D’avoir une expérience professionnelle à l’international tant qu’ils sont jeunes et flexibles, surtout pour ceux qui souhaitent travailler dans le domaine du développement international.
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